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Dans cette 1ere partie nous allons aborder la transformation de l'éleve sur
le pole de son développement en EPS sur le plan physiologique puis dans une
2nde partie( travail de Culier isabelle qui fait suite) nous verons les
connaissances que doit avoir l'enseignant des mécanismes qui sous tendent la
transformations des élèves en EPS, enfin la 3éme partie traite de l'élève
acteur de ses transformations
DEFINITIONS
Le développement : ensemble des transformations qui affectent les
organismes vivants ou les institutions sociales, produits de l'activité humaine
(dico)
Sous entendus :
-le développement ne régresse jamais
-c'est " ôter l'enveloppe "
idées fortes sur le développement :
-le développement ne se confond pas avec l'ontogenèse(en tout cas ne s'y
limite pas)les liens sociaux, affectifs, l'environnement peuvent influencer +ou
- le développement
-le développement n'est jamais linéaire et continu, il est irrégulier et procède
par étapes
-par les études scientifiques on connaît des normes de développement pour
l'homme mais chaque individu a son propre développement
1 - comment l'élève se transforme dans le secteur de sa croissance et de sa
maturation pondérale en EPS ?
a) effets de l'EPS sur la croissance
pour transformer le génotype de l'individu il faut un certain nombre de répétitions
et d'intensité dans la pratique physique
Preuve scientifique : MULLER et ROUGIER ont prouvé qu'il pouvait t y avoir
modification de la taille selon les APS pratiqués on pouvait ralentir
(gymnastique) ou accélérer(natation) le processus de croissance mais a
condition d'une pratique répétée et intensive. Il semblerait donc que la
pratique en EPS n'est pas d'influence sur la croissance des élèves
b) effets de l'EPS sur la maturation
la pratique physique permet une hygiène de vie dont les effets vont avoir des répercutions
sur la maturation pondérale
la pratique physique :
-augmente la densité osseuse, pas en longueur mais en solidité
- lutte contre la sédentarité donc contre l'obésité
-augmente la grosseur du cœur et la capacité pulmonaire
-renforce les ligaments
2- comment l'élève se transforme dans le secteur bio énergétique en EPS
l'efficacité de la pratique physique sur l'élève semble être liée à des périodes
favorables au processus énergétique
a) le processus anaérobie alactique :
-de 7 à 9 ans le système nerveux est complètement construit
- entre 11 et 13 ans c'est une période stable avant le pic de croissance
DAVIES (test de Margaria) et GROLINOVSKI( test de WINGATE)le processus anaérobie
alactique se développe rapidement pendant l'enfance
b) le processus anaérobie lactique :
la période la + favorable pour développer est celle qui suit la période
pubertaire( 2nde, 1er,terminale)
·Argument pour : GRANDMONTAGNE et PATERSON ont fait la comparaison entre les
enfants et les adultes et il apparaît que les enfants et adolescents sont moins
bien équipés qu'un adulte dans le type d'effort lactique
·Argument contre : théorie de GERBEAUX et BERTHOIN dit le contraire ou tout du
moins nuance l'affirmation en s'appuyant sur les travaux de COSTILL
c) le processus aérobie
-entre 11 et 13,15 ans qui correspondent au pic de croissance c'est la meilleure
période
·argument : FLANDROIS, DAVIES, MERCIER, KOBASYASHI démontrent l'influence de
l'entraînement sur le développement de la VO2 Max d'autant plus qu'il
correspond avec le pic pubertaire. Les enfants et adolescents seraient favorisés
dans le développement de ce processus
les moyens pour développer ces processus :
Michel PRADET dans " préparation physique "
- il est nécessaire de pratiquer une activité globale avec une stimulation
d'au moins 2/3 de la masse musculaire
- pour chaque processus il faut développer sa capacité et sa puissance :
Sa capacité : durée < a l'intensité maxi
Sa puissance : pratique d'intensité> a l'intensité maxi du processus
Il faut également calculer la charge de travail pour obtenir un impact souhaité
- intensité de l'exercice
- durée de l'effort
- durée de la récupération
- la nature de la récupération (active, passive)
- calculer le nombre de répétitions
Pour développer les processus énergétiques :
-développer en premier les processus aérobies car ça aura des effets positifs
sur la PPG
-développer simultanément puissance et capacité
-utiliser des efforts intermittents(puissance) et continus(capacité)
-varier les APSA support (pour travailler l'endurance on peut également faire
un cycle de badminton…)il faut équilibrer les pratiques
3- comment l'élève transforme ses ressources attentionnelles en EPS
constat : dans ce domaine l'enfant possède un déficit par rapport à l'adulte
2 composantes sont à considérer :
-la fonction de sélection pour focaliser son attention sur des points
particuliers DURAND 87,ENNS et GIRGUS 85 montrent que cette capacité augmente
avec l'age
- la fonction d'intégration, plus l'age augmente moins les performances sont
affectées par la double tache, l'expérience de SANDERS et de VICKENS 82,montre
que ce n'est pas la capacité attentionnelle qui pose problème mais cette
attention est globale donc difficulté de partialiser.
Comment l'élève se transforme ?
CULIER Isabelle
A) Une bonne compréhension des changements de comportement qui se déroulent au
cours de l'apprentissage en EPS repose, pour l'enseignant, sur les connaissances
approfondies et précises des mécanismes qui sous tendent ces changements.
Point de vue n°1 : Dans la conception et la mise en œuvre de son enseignement,
le professeur d'EPS s'appuie régulièrement sur les connaissances relatives aux
théories cognitivistes.
Argument positif : Les théories cognitives prédominent.
Preuves scientifiques : Les théories cognitivistes se basent sur la théorie de
l'information de SHANON et WEAVER, qui assimile le cerveau humain à un
ordinateur traitant des informations.
Cette approche postule que les relations entre la perception et l'action sont médiées
par des structures prescriptives (représentations, PMG, schéma) élaborées
temporairement et /ou stockées au niveau central. Le sujet est considéré
comme un système qui élabore des représentations, qui manipule, stocke et
utilise des connaissances selon un mode computationnel.
Apprendre, c'est modifier les systèmes prescriptifs afin de les rendre capables
de répondre aux exigences d'une ou plusieurs tâches.
L'élève apprend à mettre en relation les informations dont il dispose avant,
pendant ou après la réalisation du mouvement et les conséquences de ce
mouvement.
Le professeur aménage les conditions de pratique en manipulant la disponibilité
des informations avant, pendant et après le mouvement.
Preuves didactiques : FAMOSE 1990 définit 4 étapes du traitement de
l'information : identification, sélection, programmation et rétroaction.
Il propose une classification des tâches motrices selon les difficultés du
but, des opérations, des critères de réussites et de l'aménagement matériel
en relation avec le traitement de l'information pour cibler l'amélioration des
4 étapes du TI.
Preuves scientifiques : SCHMIDT 1993 parle de PMG car le cerveau ne pourrait pas
contenir l'ensemble des PM s'il en existait un seul par apprentissage. Il démontre
que l'on stocke des PMG plus leurs règles de paramétrisations qui
correspondent chacun à une catégorie de mouvement.
Argument négatif : Les critiques sur cette conception.
Preuves didactiques : DURAND, dans la revue EPS n°277, 1999, critique cette
conception cognitive en montrant son inaptitude à prendre en compte la
dimension subjective de l'expérience humaine, à pouvoir répondre de façon économique
à l'ensemble des contraintes physiques externes, métaboliques, mécaniques,
cognitives, motivationnelles, etc. De plus, cette conception conçoit la culture
comme extérieure au sujet, elle est naturaliste.
Point de vue n°2 : Aujourd'hui les théories cognitivistes ne font plus
l'unanimité.
Argument positif : Des nouvelles approches dans le domaine du contrôle moteur
et de l'apprentissage.
Preuves didactiques : TEMPRADO dans la revue EPS n°277, 1999, " 4ème
biennale de l'éducation et de la formation ", montre que depuis de
nombreuses années, cette conception hiérarchique et prescriptive des relations
entre le cognitif et le sensori-moteur a été vivement critiquée et des
approches alternatives- d'abord l'approche écologique puis, plus récemment
l'approche des systèmes dynamiques- se sont développées au point de
provoquer, dans le champ des études sur la motricité humaine, des
bouleversements épistémologiques importants.
Preuves scientifiques : Les théories dynamiques sont issues de la théorie du
chaos issue des mathématiques.
Preuves scientifiques : Pour KELSO 1981, il n'y a pas de PMG mais une émergence
spontanée des coordinations motrices en fonction de la difficulté de la tâche.
Il n'y a pas besoin lors du mouvement d'avoir recours à une instance supérieure
pour avoir de l'ordre. L'ordre émerge d'une auto organisation du système.
Cette approche considère qu'il y a couplage entre perception et action. La
structure observable du mouvement constitue une propriété émergente qui est
le résultat de l'interaction entre les capacités d'auto organisation du système
neuro musculo squelettique et les contraintes de la tâche.
Apprendre, c'est découvrir et renforcer une relation entre des contraintes
internes et des contraintes externes, c'est à dire entre les caractéristiques
du système sensori moteur et les particularités de l'environnement.
Pour le professeur, il s'agit de faire émerger du contexte des facilitateurs
environnementaux pour organiser le système des acquisitions vers l'action qu'il
souhaite obtenir. Il focalise l'attention sur les variables essentielles de
l'environnement.
Point de vue n°3 : Les théories scientifiques ont des limites.
Argument positif : Les paradigmes évoluent.
Preuves scientifiques : Selon KHUN 1970, c'est par cette dynamique que se
constitue le savoir scientifique et il faut se féliciter de ce phénomène de
crise. Les psychologues cognitivistes se sont opposés aux psychologues
behavioristes, et actuellement ceux sont les dynamiciens qui s'opposent à eux,
en montrant leurs limites. La science évolue.
Preuves scientifiques : Pour Popper, dans " La logique de la découverte
scientifique ", 1959, un énoncé scientifique ne peut jamais être vérifié,
mais seulement falsifié. C'est dans leur nature d'être falsifiées.
Argument négatif : La relation théorie-pratique en devient difficile.
Preuves didactiques : Temprado, dans psychologie du sport, 1990, montre que la
relation théorie-pratique étant, actuellement plus complexe et plus
perturbante qu'auparavant, les praticiens doivent abandonner l'espoir d'un modèle
unitaire fondateur de leur pratique et s'interdire d'établir des liens entre théorie
et pratique répondant à une logique causale linéaire et immédiatement
appliquée. Seule une compréhension globale de ces processus peut être envisagée.
Preuves didactiques : Pour DURAND, 1999, les théories sont davantage des éléments
susceptibles de nourrir le répertoire de connaissance des profs qu'une base opérationnelle
pour leur action quotidienne.
Preuves didactiques : Cadopi, 1999, lance le débat… " Est-il réellement
possible de prescrire des solutions pour l'intervention de l'enseignant à
partir de données théoriques à priori ? Si, comme le pensent d'autres
chercheurs, l'enseignement est une action située, alors les cognitions de
l'enseignant sont construites dans l'action et pour son action. "
Comment l'élève se transforme ?
B) L'élève se transforme en agissant avec son environnement et c'est
l'enseignant qui par la mise en œuvre de moyens adaptés, facilite
l'apprentissage.
Point de vue n°1 : L'élève doit être acteur de ses apprentissages.
Argument positif : L'élève se transforme et personne ne peut le faire à sa
place.
Preuves scientifiques : Selon Piaget, 1969, " les connaissances ne sont pas
transmises, elles sont construites par l'individu par l'intermédiaire des
actions qu'il accomplit sur les objets. "
Lorsque le sujet se trouve face à une situation nouvelle (qui pose problème),
il se trouve en déséquilibre. Pour retrouver son équilibre, il cherche une
solution au Pb qui lui est posé.
L'acteur est donc celui qui agit et se transforme en interrogeant de façon
singulière son environnement.
Preuves didactiques : AMADE-ESCOT, 1993, propose 3 situations d'apprentissage
pour modéliser les activités des élèves face à la tâche. Dans une
situation de résolution de Pb, l'élève recherche la solution. Dans une tâche
définie, l'élève reproduit une solution motrice. Dans une tâche de mise en
situation, l'élève recontextualise ce qu'il a appris.
Preuves didactiques : Rendre l'élève acteur de ses apprentissages consiste à
lui attribuer une part déterminante dans son action d'apprendre ; mais plus que
cela, c'est lui restituer une responsabilité. En effet, l'élève ne doit pas
être un " sujet " soumis à l'autorité du savoir du prof ; il ne
peut pas être non plus " l'auteur ou le fondateur " de ses
apprentissage. Il faut effectivement qu'il soit " l'acteur " de ses
apprentissages, dont l'enseignant, très présent, est alors le metteur en scène
éclairé.
Argument négatif : " actif ou actif ? ".
Preuves didactiques : " Un apprenant actif apprend mieux qu'un apprenant
passif. ". L'activité n'est pas obligatoirement manifeste : on peut être
actif intellectuellement sans manifester cette activité de façon observable.
Argument négatif : En EPS, dans certains domaine, il n'est pas assuré que l'élève
apprennent bien qu'il soit actif.
Preuves scientifiques :Pour RIEU, avec 2 à 3 heures d'EPS par semaine, on ne
peut pas améliorer de façon significative les capacités physiologiques des élèves
; on ne peut que les entretenir.
Point de vue n°2 : L'élève apprend en interagissant avec les autres élèves.
Argument positif : 78% du temps, les élèves travaillent en groupe, en équipe,
en binôme… ( DURAND, 1998).
Preuves didactiques : D'ARRIPE-LONGUEVILLE (dossier EPS n°25) montre que les
apprentissages pour le salto avant sont plus rapide lorsque les élèves
travaillent en dyades symétriques ou dissymétriques que lorsqu'ils sont seul.
Elle rajoute que le travail en dyade dissymétrique, avec un écart faible des
compétences, est plus efficace à long terme qu'en dyade symétrique ou dyade
dissymétrique avec un grand écart des compétences.
Preuves scientifiques : Pour VYGOTSKI, 1934, le fait d'expliquer à autrui
permet de clarifier sa propre pensée, cette co-élaboration autorise une
meilleure représentation du Pb de la tâche.
Preuves didactiques : Pour BANDURA, 1980, dans les conditions interactives, les
élèves sont plus attentifs, plus motivés et retiennent plus longtemps que
lorsqu'ils sont seuls.
Argument négatif : les interactions entre élèves ne sont pas toujours source
d'apprentissage.
Preuves empiriques : Des groupes d'affinité peuvent engendrer des bavardages
nuisibles à l'apprentissage. Des groupes de niveaux peuvent amener des
comparaisons et entraîner des démotivations. Des événements peuvent
engendrer des conflits pouvant aller jusqu'à des attitudes de violence.
Point de vue n°3 :L'enseignant est le metteur en scène de " l'acteur
".
Argument positif :C'est en prenant des décisions dans l'action que l'élève
devient acteur de ses apprentissages.
Preuves scientifiques :AMADE-ESCOT montre que les situations de résolution de
problèmes vont permettre aux élèves de développer une activité individuelle
d'apprentissage. Ces situations vont favoriser un apprentissage différencié
car elles entraînent une activité cognitive du traitement de l'information,
elles permettent des choix décisionnels adaptatifs et d'opérer un décalage
optimal favorisant l'émergence de conduites nouvelles. Apprendre, c'est
construire son savoir.
Argument positif : La négociation permet l'implication des élèves dans les
situations d'apprentissage.
Preuves scientifiques : Pour HUET, la négociation permet un ajustement des représentations
des élèves et du prof quant au but des situations d'apprentissage. En
utilisant la pédagogie du contrat, le prof implique les élèves dans le
processus d'apprentissage, en rendant les buts plus proches et plus concrets des
élèves, il donne du sens à leurs actions.
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